21 mars, Printemps du cinéma printemps des poètes…. 
L’homme célèbre le printemps
Mais le printemps fait la tête.
Qu’importe!
Résistons à la dépression
Célébrons sa venue.
Quand je vous disais
Que le mois de Mars
Est un mois chargé
de plaisirs retrouvés!
Ecrire comme on aime,
Ecrire un poème
Qui est toujours le même
Qui n’est jamais le même,
Mais qui toujours dit « Je t’aime ».
Allez! C’est le Printemps!
Que faites-vous?
Réveillez-vous!
Aujourd’hui
Le jour est égal à la nuit!
Les nuages s’éparpillent
Le soleil brille
Dehors les oiseaux
Chantent à tue-tête
C’est le Printemps,
Réveillez-vous!
Ouvrez grand les volets,
Enfilez votre tablier,
Nettoyez la maison
Et chantez comme un pinson.
La température s’est adoucie,
Le jardin reverdit,
Les premières fleurs
En rangs serrés
Timidement
Se frayent un chemin
Dans la terre encore durcie
C’est le Printemps!
Femmes!
Réveillez-vous!
Et retrouvez
Vos envies de légèreté
Et de beauté.
Ouvrez les yeux!
Et relisez « Rondeaux »
Cet hommage au Printemps
Ce beau poème de Charles d’Orléans
« Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie
Et s’est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau
Il n’y a bête, ni oiseau
Qu’en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en parure jolie,
Gouttes d’argent d’orfèvrerie ;
Chacun s’habille de nouveau :
Le temps a laissé son manteau »
Et ces vers d’Anna de Noailles
« Il fera longtemps clair ce soir, les jours allongent,
La rumeur du jour vif se disperse et s’enfuit,
Et les arbres, surpris de ne pas voir la nuit,
Demeurent éveillés dans le soir blanc, et songent…Les marronniers, dans l’air plein d’or et de splendeur,
Répandent leurs parfums et semblent les étendre;
On n’ose pas marcher ni remuer l’air tendre
De peur de déranger le sommeil des odeurs »
Une femme, Un homme,
tous deux heureux
de glorifier le Renouveau.
21 MARS 2010 JOURNEE MONDIALE DE LA POESIE
‘Dédiée aux poétesses, c’est tout naturellement que cette 12e édition du Printemps des poètes s’ouvre le 8 mars, Journée de la femme et se clôt le 21 mars, Journée de la poésie. Au programme plus de 15.000 manifestations en France et à l’étranger, des rencontres, des lectures, la célébration de l’oeuvre exceptionnelle d’Andrée Chedid et le parrainage de Dominique Blanc. Journal de l’événement sur Evene’
« Je vis, je meurs : je me brûle et me noie,
J’ai chaud extrême en endurant froidure ;
La vie m’est et trop molle et trop dure,
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout en un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure,
Mon bien s’en va, et à jamais il dure,
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être en haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur »
Louise Labé
Éditorial
« Christine de Pisan, Louise Labé, Pernette du Guillet, mais aussi Louise Collet, Anna de Noailles, Marie Renée Vivien ou Catherine Pozzi, sans oublier, bien sûr, l’Américaine Emily Dickinson, l’Allemande Nelly Sachs ou les Russes Marina Tsvetaieva et Anna Akhmatova… Depuis des siècles, la littérature n’a pas manqué de poétesses de grand talent et parfois de génie, malgré les difficultés pour une femme de se faire reconnaître par la société, peu empressée de leur faire la place qu’elles méritaient. De fait, elles sont souvent demeurées méconnues et n’ont été lues qu’avec condescendance, considérées comme forcément mineures, marginales, mièvres et sentimentales. Notre regard a-t-il changé aujourd’hui ? Sans aucun doute, mais, à l’évidence, encore insuffisamment. Les préjugés ont la vie dure. C’est pourquoi je me réjouis tout particulièrement que ce 12e Printemps des Poètes vienne apporter la nécessaire « reverdie » de la découverte et de la redécouverte, et faire voie – c’est-à-dire donner voix – à des auteures contemporaines, en mettant en lumière leur « Couleur femme » – thème de cette année – une couleur à la fois singulière et universelle. Marraine de cette édition féminine, l’actrice Dominique Blanc fera entendre, avec le talent que chacun lui connaît, les magies d’Andrée Chedid, de Marie-Claire Bancquart, d’Anise Koltz ou de Liliane Wouters, pour ne citer que quelques-unes de ces grandes artistes francophones du verbe. Je me réjouis également de voir les arts se conjuguer, grâce aux chansons de Brigitte Fontaine et à la poésie en mouvements de la danseuse Carolyn Carlson. Chacune confirme, à sa manière, que la femme est bien, comme le chantait naguère Aragon, «l’avenir de l’homme » ! Le Ministère de la Culture et de la Communication, par l’intermédiaire du Centre national du Livre (CNL), soutient pleinement cette manifestation, qui porte plus loin l’exigence de cette « culture pour chacun » dont j’ai fait mon idéal, et dont le Printemps des poètes – et des poétesses ! – constitue un vivant symbole en sachant s’ouvrir à la différence ». Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication.
Chacun, seul devant son écran s’exprime et le nombre de poètes est plutôt impressionnant.
Voici quelques textes qui parmi tant d’autres, ont attiré mon attention.
Printemps des poètes, un poème par jour
« Elle attend sur le quai
quelqu’un
Qui l’aime peut-être
Elle ne veut pas
attendre trop longtemps
Les à peu près
elle les redoute
Mère de tous les instincts
de tous les instants
Trop de pas incertains
qui attendent
Des trains fantômes »
Eric Dubois, Mars 2010
Tu me manques!
« Tu me manques, je pense à toi chaque jour
A tous nos moments, à tout ton amour
Tu me manques, je te le dis sans détour
Et je le ressasse encore et toujours
Tu me manques, comme ton charme, ta douceur
Je passe le temps à compter les heures
Tu me manques, ton absence est ma douleur
Tu es le gardien de mon bonheur
Tu me manques, et du matin jusqu’au soir
Je me nourris à l’idée de te voir
Tu me manques, je fais semblant de croire
Que sans toi je me languis dans le noir
Tu me manques, comment puis-je le dire
J’attends ton retour, je pousse un soupir
Tu me manques, et je commence à frémir
Serait-ce toi que j’entends revenir
Tu me manques, et sur un ton décisif
Je m’étourdis, mettant mon cœur à vif
Tu me manques, tu es mon juste motif
Et de ma vie le justificatif «
L’essence de la vie
« J’aime dompter les mots
Ordonner le bétail
Dans un déni des maux
Je les mène au détail
Et toisant le troupeau
J’en ravive l’émail
De vieux oripeaux
J’en étire les mailles
Redorant le blason
D’un bas art éperdu
Redonnant la raison
Aux poèmes émus
je m’envole d’un ton
Je m’emporte un peu plus
Je plane en déraison
A bord d’ailes du cru
La plume est mon atout
La lame qui m’entête
Je garde jusqu’au bout
Et le bon mot je guette
En vers et malgré tout
Je montre là ma quête
Envers et contre tout
Oui, je suis le poète »
Passeurs de poèmes
« Se voir le plus possible et s’aimer seulement,
Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,
Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un remords nous ronge,
Vivre à deux et donner son cœur à tout moment »
Alfred de Musset (1810 – 1857)
« Elle a passé, la jeune fille,
Vive et preste comme une oiseau :
A la main une fleur qui brille,
A la bouche un refrain nouveau.
C’est peut-être la seule au monde
Dont le cœur au mien répondrait,
Qui venant dans ma nuit profonde
D’un seul regard l’éclaircirait !
Mais non, ma jeunesse est finie…
Adieu, doux rayon qui m’as lui,
Parfum, jeune fille, harmonie…
Le bonheur passait, il a fui ! »
Green de Paul Verlaine
« (…) Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux.
J’arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête.
Et que je dorme un peu puisque vous reposez ».
L’invitation au voyage de Charles Baudelaire - Les Fleurs du mal
« Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté. »
Une allée du Luxembourg de Gérard de Nerval
« Une allée du Luxembourg
Elle a passé, la jeune fille,
Vive et preste comme une oiseau :
A la main une fleur qui brille,
A la bouche un refrain nouveau.
C’est peut-être la seule au monde
Dont le cœur au mien répondrait,
Qui venant dans ma nuit profonde
D’un seul regard l’éclaircirait !
Mais non, ma jeunesse est finie…
Adieu, doux rayon qui m’as lui,
Parfum, jeune fille, harmonie…
Le bonheur passait, il a fui ! »
Bon Printemps à toutes et à tous!
