Les Madeleines Sportouche
Posté par ENO filles le 15 mars 2010
« La mémoire, c’est l’imagination à l’envers«
Je vous transmets la demande de Lydia de ce jour. Si vous avez des informations laissez-les ICI sur le blog en commentaire ou sur le livre d’or. Je vous contacterai pour plus de précisions. Merci pour elle et surtout pour sa maman.
« Appel à tous mes copains internautes : Savez-vous s’il y a toujours des Madeleines Sportouche, sinon la marque, au moins des madeleines qui auraient le même goût? Ici, j’ai trouvé des Madeleines importées de Bretagne mais le goût en est complètement différent – Maman en salivait à l’avance et elle a été très déçue quand elle y a goûté. Merci à l’avance pour toute information » Lydia
Propos trouvés sur le WEB sur ces fameuses madeleine dont tout à coup je me rappelle le nom, mais rien d’autre en recherchant pour elle des infos sur ces madeleines. Mais rien de plus. Et vous ? Vous en souvenez-vous?
Sur le Forum Les Pieds-Noirs de France 3 « Cela m’a remis en mémoire les premiers biscuits valables qui sont apparus à Oran vers 1947, après la guerre, dans une boîte de carton rudimentaire blanche, où était inscrit: « Madeleines Sportouche » »
Sur le site de Jean-Claude Pillon « Je viens de découvrir votre site et c’est 40 ans en arrière qui reviennent avec une grande émotion. Et je suis au bureau ! J’ai quitté ORAN, à 11 ans et pendant longtemps, ces souvenirs n’étaient vivants qu’à la maison, les parents avaient si mal dans leur cœur, qu’ils racontaient parfois en colère, en révolte, parfois timidement comme si c’était un peu défendu d’en parler, et nous les enfants écoutions, mais c’était déjà si loin ! dans nos têtes. Une page était tournée… Et puis, il y a quelques années, j’ai ressenti ce besoin incommensurable de « passé, de souvenirs, de racines » et tout à coup des dizaines d’anecdotes se bousculent, ni embellies ni racornies, mais tellement vraies. Cap Falcon, Les Corales, Les Andalouses, Bouisville, Cap Carbon, Bous-Sfer, nos plages où le pique-nique entre amis, devenait une véritable leçon culinaire, l’incontournable « Paella » avec les moules fraîches, les crevettes, les arapèdes pour donner le goût, chacun y allant de ses petits trucs… Il y avait toujours cette convivialité, cette fantaisie, ce petit grain de folie parfois. La Rue des Juifs, épique randonnée des ménagères oranaises « paroles et paroles et paroles » ! le créponné des petits kiosques, la calentica des marchands ambulants, (j’ai à ce moment même l’odeur dans les narines, je n’en ai jamais remangée). Mon grand-père paternel me disait « toi et ton père vous êtes nés « Calle de la Cagarouta », traduction c’était « Rue Adolphe Cousin « ! Cette rue faisait partie de l’itinéraire des chevriers qui jadis vendaient leur lait et aujourd’hui encore cette appellation n’a rien de dérisoire, elle me remplit le cœur et me rapproche du disparu. Je me rappelle nos jeux, par exemple, chez les filles « a la Niz gouze, gouze, gouze, fermez les portes et les volets que les arabes y vont rentrer » (tout en phonétique), Moktaria donne-moi la main », quel étrange paradoxe ! J’ai connu « les carricos » moins sophistiqués, simplement un carton d’emballage des « Madeleines Sportouche« , j’ai rêvé de pouvoir y monter, mais l’honneur des grandes descentes n’était réservé qu’aux garçons, alors, nous les filles, on gardait parfois les Stacks, les pitchach qui allégeaient les poches des intrépides !! (Stacks traduction = Fronde, mais pitchach ça vaudrait un détour à l’Académie !) Vous souvenez-vous des arabes qui passaient dans la rue pour échanger casseroles, cuvettes contre vêtements, ou bien ceux qui avec leur petit récipient d’encens (je ne sais pas comment le nommer) récitaient sempiternellement « JAOUI Monsieur, JAOUI Madame », quel folklore bien à nous. Ne faisions-nous pas la fierté de nos mères, le jour des Rameaux, où devant la Cathédrale, chaque enfant rivalisait avec son rameau « en chocolat » confectionné par maman ou acheté chez Vialla, petites chaussettes blanches, souliers vernis, chaque pas faisant, accompagné des « qu’il est beau mon fils, ma fille c’est la plus belle ! » Quelle richesse ! le cri du cœur, rien à voir avec l’orgueil. Quelle était bonne la « mouna » qu’on allait déguster à la « Montagne des Lions » ! en famille, entre amis. Notre vie rythmée par ces rencontres si intenses, En évoquant notre vocabulaire, je crois que je n’ai jamais ressenti de connotation grossière ou vulgaire et pourtant « tché, va c…r, etc… font partie peut-être pas du patrimoine oranais, mais c’est indissociable, c’est notre différence avec les autres d’Algérie.
Quand je relate mes petits souvenirs avec mes deux enfants, ils sont à la fois émus, contents de connaître mieux ce passage de ma vie oranaise, si courte fut-elle, mais si près de mon cœur, enfouie, mais jamais oubliée et ils me donnent un peu l’impression d’être un Tartarin d’Oran ! Merci à vous de partager vos souvenirs avec Ghislaine PLACE – contact chez sa fille Sophie»
Ce texte est un joli tour d’horizon de notre enfance, c’est pourquoi je l’ai transcrit ici dans son intégralité à votre intention.
Si nous ne trouvons rien Lydia, voici deux recettes trouvées au hasard de mes recherches, que Mamie Odette pourra peut-être tenter Tout d’abord, une recette de madeleines assez rapide. Mais quel goût auront-elles ? « Commençons par les madeleines qui sont en fait des financiers.. 225 g sucre glace – 225 g beurre – 210 g blancs d’œufs – 90 g farine – 90 g poudre d’amandes – 3 c à s miel d’acacia – Pour le miel, n’hésitez pas à utiliser des miels différents, très parfumés. Faire fondre le beurre jusqu’à obtention d’un beurre noisette. Passer au chinois. Mélanger le sucre glace, la farine et la poudre d’amandes. Casser les blancs d’œufs en 2/3 coups de fouet et les incorporer au mélange. Incorporer le beurre et le miel assez rapidement. Réserver au frais (se conserve plusieurs jours).
Cuisson : four préchauffé th.6 (180°) – 20 min.
Une seconde recette un peu plus compliquée Pâte à madeleine (pour une vingtaine de madeleines) :
Ingrédients :
3 œufs, 250 g farine, 200 g sucre semoule, 125 g de beurre, 5 cl de lait, 1 sachet de sucre vanillé, 1 sachet de levure chimique Progression :
1 – Dans un saladier mélangez le lait, le sucre, les œufs, la farine, la levure et le sucre vanillé.
2 – Lorsque votre pâte sera bien homogène ajoutez le beurre fondu. puis mélangez l’appareil pendant une bonne minute.
3 – Couvrez d’un torchon propre et laisser reposer la pâte pendant 2 heures à température ambiante.
4 – Préchauffez votre four à 220°c.
5 – Beurrez vos moules à madeleines (ou utilisez des moules souples) et remplissez à moitié, enfournez pendant 6 minutes à 240° puis 4 minutes à 200°c.
Dégustez vos madeleines chaudes ou froides. une madeleine se conserve plusieurs jours dans une boite hermétique.
Si vous voulez en savoir un peu plus nous vous invitons a découvrir…
L’histoire de la madeleine… Le roi Stanislas de Pologne avait comme résidence secondaire le château de Commercy situé dans une petite bourgade de Lorraine.
Un jour de l’an de grâce 1755, il reçu pour invités Voltaire et madame de Châtelet qu’il savait des hôtes très gourmands. Pour l’occasion il demanda à sa cuisinière, madeleine, de préparer une sucrerie inédite.
Celle-ci proposa à ses hôtes de petits gâteaux aux ventres rebondis qui furent déclarés fameux notamment pour la finesse due au parfum subtil de la bergamote.
Le roi Stanislas apprécia tellement ces gâteaux qu’il en envoya un colis à sa fille, Marie épouse du roi Louis XV à la cour de Versailles.
La pâtisserie fut tellement appréciée qu’on décida de l’appeler Gâteau de la reine, mais celle-ci préféra l’appeler, Madeleine, du nom de celle qui avait inventé ce gâteau aujourd’hui célèbre.
Et c’est ainsi que le nom d’une petite cuisinière de maison bourgeoise passa à la postérité.
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